mercredi 27 avril 2016

21st Century Schizoïd Man

Alors que les élections présidentielles de 2017 s'annoncent aussi palpitantes qu'un épisode des Feux de l'Amour, mais sans feu et sans amour, on peut commencer à se faire sérieusement du souci pour le paquebot France, pour l'escadre Europe, pour l'armada mondiale.

Y a-t-il un pilote sur le pont? Un pacha qui sait où il va? Nous pouvons en douter. Nos dirigeants sont tous fous, au sens de la folie donnée par Albert Einstein: "Se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent". Aujourd'hui nos recettes font long feu, nos indicateurs tournent en rond, et nos instruments sont affolés comme une boussole près du Pôle Nord. Notre paquebot devient un Titanic social et économique.

Plus concrètement, nous aurons passé tout ce quinquennat présidentiel à scruter le niveau du chômage, et à espérer sa baisse comme le Graal des temps modernes. Et tels soeur Anne, nous n'avons rien vu venir, si ce n'est la croissance qui s'enlisoit et le BNB (Bonheur National Brut) qui merdoie.

Mais qu'est-ce que l'on espère, à la fin? Déjà en 1969, le groupe anglais King Crimson avait signé un morceau magnifique et prémonitoire: "21st Century Schizoïd Man". On est en plein dedans! Nous sommes devenus complètement schizophrènes. D'un côté, nous appelons de tous nos voeux le plein emploi, et de l'autre, nous vidons les usines et supprimons tous les petits boulots au nom de la productivité.

D'un côté, nous clamons que seule la croissance permet d'embaucher, de l'autre, nous savons que la décroissance est inéluctable, car la consommation sur la planète dépasse déjà largement ce que celle-ci peut produire.
Alors que faire quand un problème est insoluble? Il faut supprimer le problème. Alexandre avait bien tranché le noeud gordien! C'est quoi le problème? On doit tous travailler tout le temps? Quelle question iconoclaste! Pourtant, il n'en a pas toujours été ainsi. "Travail" vient du latin "tripalium" qui désignait un instrument de torture pour les esclaves rétifs. Et demandez aux grecs de l'antiquité s'ils comprenaient ne serait-ce que la notion de travail!

On peut, on doit rêver, rêver d'un nouveau monde, rêver d'un monde meilleur. Reprenons l'exemple des cités grecques. Démocratie... très élitiste, il est vrai. Les citoyens s'adonnaient aux plaisirs de la gestion de la cité, des sports, des spectacles et de la culture, des discussions entre amis autour d'un bon repas, etc...Ils faisaient aussi la guerre, car ils avaient besoin de très nombreux esclaves pour toutes les tâches subalternes.

Eh bien prenons exemple sur eux, et remplaçons les esclaves par les robots, ces merveilleux robots qui émergent et prennent de plus en plus de place dans tous les aspects de notre vie.

Réfléchissez-y, mais je ne vois pas d'autre choix. Le loisir c'est l'avenir. Que cela plaise ou non, il faut s'y préparer!