
On a la même chose avec les chanteurs, les danseurs, les séducteurs, les humoristes, les répondeurs aux questions pour un champion, les mangeurs de scorpions dans une île déserte, et même avec ceux qui ne font rien du tout pendant des semaines, à plusieurs sous un microscope géant.
Il faut le reconnaître, l’intérêt du spectacle, ce n’est pas de voir son (ou sa) favori(te) franchir victorieusement les étapes. Non, le vrai plaisir, c’est de voir tomber lamentablement tous ceux qui se prennent les pieds dans le tapis. Rien de tel pour le moral que de les voir se faire virer comme des malpropres. Pleurera, pleurera pas ? Ou alors, quel hypocrite, on le voit congratuler son concurrent, celui qui vient de le transformer en serpillère. Le maillon faible, c’est aussi très drôle quand c’est l’équipe elle-même qui l’élimine, comme dans Koh-Lanta. Ainsi, les gagnants sont éclaboussés par tous les coups de glaive qu’ils ont dû donner autour d’eux pour y arriver. Quel bonheur, même les héros sont méprisables. Et puis, on oublie une seconde que nous aussi, nous sommes sous le crible permanent du tri sélectif. Rien ne lui résiste, prenez votre ticket et inscrivez-vous, depuis la place en crèche jusqu’à la place en maison de retraite, en passant par l’école qui va bien, le job qui va mieux, le logement idéal, la participation à la prochaine séance de speed dating.
Les soixante-huitards enthousiastes avaient rejeté en vrac l’autorité, la société de consommation et la « sélection, piège à c.. ». Le monde actuel les a évacués, oubliés, ou les traite d’attardés. J’aimerais juste qu’ils soient simplement en avance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire