Je trouve nauséabonde et indécente cette mise
en scène de l’escalade va-t-en-guerre orchestrée par les dirigeants occidentaux
bien-pensants, et reprise fidèlement par nos médias impassibles.
Massacre de civils à la bonne
bombe incendiaire de chez nous ? Mais oui, pas de problème, M. Assad.
Massacre au chlore? Ah, attention !
Massacre au gaz Sarin? Ah non, Monsieur Assad, non, non, non, vous avez franchi la ligne rouge: il faut savoir massacrer
proprement !
La guerre en Syrie a causé la mort de plus de
100 000 civils depuis 2011, cela fait beaucoup de monde dans leur beau
jardin du Paradis. On peut imaginer leurs discussions :
« Eh
bien, Adnan, toi aussi tu as succombé sous les bombes du régime alaouite ? »
« Absolument, mon cher Usama, mais moi, j’étais
de l’autre côté de la ligne rouge ! Oui Monsieur, moi, c’est le gaz Sarin
qui m’a tué ! »
« Ah, Adnan, tu peux en être fier, tu as droit à tout mon
respect et à toute mon admiration. Indigne vermisseau que je suis, je reste de
mon côté de la ligne, et ne viendrai plus te déranger avec ma mort insipide.»
Et voilà que l'on ose instaurer une hiérarchie de la tuerie, une échelle de l'horreur, une modération de la mort, censée pourtant rendre tous les hommes égaux. Il est vrai que si les morts peuvent modérément
apprécier l’attitude des pouvoirs politique et militaire, leur voix porte peu.
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