vendredi 4 novembre 2011

Tu aimeras ton prochain comme toi-même

Je suis toujours profondément ému par l'architecture sacrée de nos contrées, cathédrales  églises, abbayes, chapelles, cryptes... Romanes dépouillées ou gothiques flamboyantes, elles mettent à chaque fois mon coeur au bord des lèvres. Je suis prêt à parcourir des centaines de kilomètres pour quelques minutes de méditation à Vézelay, Conques ou Albi.
Mais je n'hésiterais pas une seconde à les rayer de la surface du globe, ainsi que tous les temples, tous les splendides édifices religieux de ce monde, si j'étais sûr qu'avec eux disparaissait aussi l'intolérance religieuse.
Aujourd'hui, la main intégriste s'apprête à enserrer le cou des vainqueurs du printemps arabe pendant que des murs se hérissent à Jérusalem, que se proclamer copte, sunnite, chiite, israélite, etc. suffit pour devenir une cible mortelle, et que des livres sacrés sont brûlés sur la place publique. Faudra-t-il boire ce calice de fiel jusqu'à la fin de l'humanité?
Croyant, fidèle, tout le monde peut croire. Oui, "croire", c'est bien le mot, mais pas "savoir". Personne ne saura jamais ce que veut dire la mort et ce qu'il y a derrière. Il n'y aura jamais de démonstration définitive, jamais.
Alors pourquoi être si sûr de soi, pourquoi ne pas accepter la différence, pourquoi tant d'orgueil et de haine, pourquoi vouloir autant faire le bonheur des autres malgré eux ? Etre croyant est-ce surtout ne pas supporter que d'autres aient une autre croyance?
Pourquoi s'entretuer à ce point ? Pour le pouvoir, les richesses? Pour la nourriture, l'eau? Non, pour des idées! Des rivières de vrai sang rouge coulent pour quelques gouttes de salive d'orateurs fanatiques. Baal n'est pas mort, le dieu assoiffé de victimes humaines rit toujours de plus belle, avec la Peur et l'Ignorance prospérant à ses côtés.

Pour ma part, je cherche ma vérité, j'arpente mon propre chemin. Je n'ai pas fait le choix transcendantal du Verbe, mais c'est une démarche personnelle. La réflexion philosophique me convient mieux, la lecture de Montaigne ou d'Epicure.  Avant tout, je respecte les autres choix, religieux ou non. D'ailleurs, si vous m'avez suivi, je dois convenir que je ne sais pas si mon choix est le bon! Mais c'est le mien.

Pitié pour les incroyants (ceux qui sont dans les ténèbres), les faux croyants (ceux qui ne croient pas comme il faut), et les vrais croyants (ceux qui recherchent les deux premières catégories pour leur faire radicalement comprendre qu'ils ont tort).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire